Axe 1 – Quels liens entre territoires, lieux et innovations sociales/socioculturelles ?

Il s’agit de discuter ici les rapports entre territoires et innovations sociales, sachant notamment que ce sont leur proximité et leur connaissance approfondie des populations qui permettent aux acteurs et structures socioculturelles de détecter les besoins sociaux existants – peu, mal satisfaits – ou émergents, et d’y apporter des réponses à travers une démarche d’expérimentation et de modélisation des solutions créées.

Axe 2 – La « crise » crée-t-elle une opportunité d’innovation sociale et socioculturelle ?

Forme aiguë du changement, la « crise » est une notion qui participe souvent de la lecture des changements contemporains à l’œuvre. Tantôt il s’agit de désigner un événement social qui se caractérise par un paroxysme de souffrances, de contradictions ou d’incertitudes, susceptible de produire des explosions de violence ou de révolte. Tantôt il s’agit, d’évoquer avec la « crise » la fenêtre d’opportunités qui s’ouvre – concomitamment à la rupture des équilibres sociaux – et entraîne d’autres modalités de gestion des ressources par le système concerné, de même que de nouvelles mobilisations et mutations multisectorielles. La crise deviendrait alors le creuset de nouvelles visions ou pratiques qui émergent à travers des initiatives de la société civile et s’appuient sur des innovations sociales à l’échelle du monde ou à l’échelle locale.

Axe 3 – Les innovations du champ socioculturel, entre institué et instituant

Comme l’analysent certains, l’animation sociale et socioculturelle doit se positionner dans le champ de deux forces antagonistes, l’une novatrice, l’autre conservatrice. Par plusieurs aspects, les innovations originelles ont cédé le pas à l’institutionnalisation, posant, au fil des transformations du champ socioculturel, la question de ses propres tensions entre postures innovantes et conservatrices. Sachant que, par ailleurs, l’institutionnalisation des innovations socioculturelles n’est pas seulement synonyme de compromission : elle peut signifier la consécration de son succès dans la mesure où elle permet une diffusion et une reconnaissance de ses apports dans la société… 

Axe 4 – Les innovations technologiques, des vecteurs d’innovations sociales ?

L’innovation est une notion polysémique, qui a longtemps été – et qui est encore – considérée essentiellement sous son aspect technique : contre l’étroitesse de ce prisme, l’innovation sociale s’est construite en miroir de l’innovation technologique. Partant de là, cet axe a vocation à interroger les liens complexes et parfois problématiques entre innovation technologique et innovation sociale, à partir d’exemples concrets mobilisés dans les champs socioculturels et de l’intervention sociale : évolutions du numériques, digitalisation.

Axe 5 – Quelles innovations sociales face aux recompositions des populations ?

Les crises sanitaires et climatiques, avec les flux migratoires qu’elles génèrent (réfugiés des pays en guerre ou en situation de pauvreté sévère, réfugiés climatiques à venir…), constituent des exemples de contextes globaux éclairant et suscitant l’intérêt pour une approche interculturelle, comme d’ailleurs d’autres changements ayant un impact sur les rapports sociaux internes (minorités, etc.). De fait, l’ensemble des acteurs (institutionnels, associatifs, ONG, etc.), confronté à certaines mutations dans les paradigmes d’intervention sociale, est parfois amené à repenser de nouveaux processus d’intégration et inclusifs dans le cadre de l’animation socio-culturelle. En cela, il semble que l’innovation sociale passe nécessairement par l’émergence de processus incubateurs et d’outils adaptés, que l’animation socio- culturelle et l’intervention sociale doivent inventer pour répondre aux défis du vivre-ensemble dans les sociétés d’accueil.